Le passage d’un processus décisionnel vertical vers la gouvernance participative, donc du chef d’entreprise vers des comités, est une tendance de fond. Ce modèle privilégie l’autonomie et les relations de coopération. En plus de favoriser l’engagement et la rétention d’employés, il contribue à la qualité des prises de décision et à l’amélioration de la performance d’une organisation.
Au cours de la vie de votre entreprise, plusieurs situations offrent l’occasion de revoir votre stratégie de gouvernance afin qu’elle soit davantage en accord avec vos objectifs. Par exemple :
Vous avez un projet de développement pour votre entreprise et vous souhaitez instaurer une culture d’innovation.
Un nouveau partenariat d’affaires vous oblige à évaluer votre gouvernance.
Vous souhaitez renforcer la mobilisation de vos équipes pour atteindre des résultats optimaux.
Profitez de ces moments clés et prenez le temps de vous questionner sur le nouveau modèle à mettre en place.
Quels sont les atouts d’une gouvernance participative?
Une bonne gouvernance, ce n’est pas seulement une répartition de tâches. Il s’agit plutôt de partager des responsabilités de façon stratégique. En tenant compte de l’expertise et de la vision de chacun de vos administrateurs, vous leur permettez d’offrir le meilleur d’eux-mêmes à l’entreprise et vous profitez d’un large éventail de compétences. Cette diversité offre de nombreux atouts :
des perspectives élargies qui stimulent la vision et l’innovation;
de nouvelles connaissances pour saisir les occasions d’affaires (nouveaux marchés, développement de l’offre, transformation numérique, etc.);
une meilleure connexion avec les besoins et aspirations des parties prenantes (employés, clientèle, partenaires, investisseurs, etc.);
la responsabilisation et l’engagement des membres de chaque instance de gouvernance et la fidélisation des employés clés;
une gestion de risques rehaussée et l’optimisation du contrôle et de la conformité;
le bris de l’isolement du dirigeant;
une plus grande transparence et une meilleure préparation de la relève.
Une structure de gouvernance participative permet de mieux relever les défis, quel que soit le stade de développement de votre entreprise. Au démarrage, au moment d’envisager un partenariat stratégique ou avant de faire un investissement majeur, les partenaires et investisseurs seront rassurés de voir un chef bien entouré et doté d’un processus décisionnel solide.
Lors d’un transfert d’entreprise, la gouvernance participative sera une excellente manière d’intégrer les repreneurs graduellement, tout en leur offrant le soutien d’une équipe expérimentée.
Comment mettre en place une gouvernance réussie?
Cette transformation de la gouvernance placera l’entrepreneur dans un rôle de coach et de conseiller. Il définira la vision en équipe, mobilisera les employés et les aidera à accomplir leurs responsabilités au lieu de tout porter sur ses seules épaules. Mais par où commencer?
Réfléchir à votre type de gouvernance
La transition peut se faire de manière progressive, pour permettre de mieux s’ajuster au changement. Quelle part de vos pouvoirs souhaitez-vous partager? Qu’attendez-vous de cette nouvelle vision de la gouvernance? Prenez le temps d’y réfléchir et soyez prêt à remettre en question vos manières de voir les choses, car il y aura plus de têtes pour penser la destinée de l’entreprise.
Commencer par des comités
Mettre sur pied des comités est une bonne manière de s’initier à la gouvernance participative. Vous avez déjà un comité de direction? Ajoutez un comité RH ou innovation, ou encore un conseil de famille, s’il s’agit d’une entreprise familiale. Vous pouvez aussi avoir des équipes de projet ou un comité consultatif et, éventuellement, un conseil d’administration. Dans tous les cas, dotez-vous d’une politique de délégation de l’autorité qui formalise le pouvoir délégué à l’instance de gouvernance. Tout se passe mieux quand la clarté est au rendez-vous.
Sélectionner les profils selon les compétences recherchées
Ensuite, vous pouvez établir la liste des profils recherchés et sélectionner les personnes en fonction de leurs compétences, de leur capacité à remettre les choses en question, de leur maîtrise du sujet et de leur connaissance du secteur d’activités.
Recherchez de la diversité dans les profils : genre, âge, parcours, culture, expertises. Vous pouvez notamment recruter une personne externe à l’entreprise, par exemple un client de longue date ou un partenaire, quelqu’un qui comprend bien vos enjeux et qui vous apporte une autre lecture de votre environnement, en plus d’un réseau et d’une connaissance du marché.
Déterminer une fréquence
Quand ces étapes sont complétées, vous devrez déterminer la fréquence et la durée des rencontres, puis préparer un ordre du jour (et les documents pertinents à transmettre à l’avance) afin de permettre aux membres de contribuer pleinement. La constance est importante et la fréquence doit assurer un bon rythme de travail, sans alourdir ou ralentir les opérations.
Faire des suivis
N’oubliez pas l’importance d’opérationnaliser les décisions prises, car autrement vous provoquerez le cynisme et le désengagement. Vous devez attribuer les responsabilités et faire les suivis requis concernant les actions prévues, les budgets et l’avancement des différentes étapes.
Plusieurs comités peuvent coexister dans la gouvernance si les rôles et responsabilités sont clairement définis. Soyez fiers de votre modèle et parlez-en à vos partenaires, clients et bailleurs de fonds : cela démontrera le sérieux de vos affaires.
N’hésitez pas à vous faire accompagner par un expert externe à votre organisation qui prendra le temps d’instaurer un climat de confiance et de bien vous orienter au cours de l’élaboration de votre stratégie de gouvernance et de votre gestion du changement.